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Extrait du manuel

Bon nombre d’entreprises, de laboratoires et d’hôpitaux stockent des substances potentiellement explosives, mais ont des doutes quant aux pratiques de stockage adéquates. Négliger ce point peut avoir de lourdes conséquences humaines et matérielles.

Nous avons été autorisés à reprendre un extrait du livre « Opbevaring af laboratoriekemikalier » (Stockage de produits chimiques de laboratoire) qui passe en revue les considérations à prendre en compte pour le stockage de liquides/substances potentiellement explosifs. Publié aux éditions Praxis- Nyt teknisk forlag, cet ouvrage est écrit par les experts en la matière que sont Jørgen Stage Johansen, Hanne Troen et Lene Hjerrild.

ATEX et zonage

Les entrepôts de produits chimiques abritent diverses substances inflammables. Avec l’oxygène présent dans l’air, les substances inflammables peuvent former une « atmosphère explosive » (ATEX = Atmosphere Explosible). En présence de sources d’inflammation, il y a un risque que ces substances déclenchent une explosion. Par « atmosphère explosive », l’on désigne un mélange avec l’air, dans les conditions atmosphériques, de substances inflammables sous forme de gaz, vapeurs, brouillards ou poussières, dans lequel, après inflammation, la combustion se propage à l’ensemble du mélange non brûlé.

Principes de prévention

Les règles en matière de zonage visent à prévenir les explosions en (par ordre de priorité) :

  • Évitant les atmosphères explosives ;
  • Limitant la propagation des atmosphères explosives ;
  • Évitant l’explosion par une sécurisation contre les sources d’inflammation ;
  • Limitant les effets nocifs d’une explosion.

 

Évaluation du lieu de travail ATEX

Il convient de prendre ATEX en compte dans toutes les entreprises travaillant avec des substances inflammables. La probabilité de formation d’une atmosphère explosive doit être examinée. La présence de sources d’inflammation doit être prise en considération et l’ampleur des conséquences escomptées doit être décrite.

 

Zonage

S’il est impossible d’éviter la formation d’une atmosphère explosive, les zones doivent être classées selon leur danger et les sources d’inflammation en présence doivent être éloignées ou sécurisées contre l’explosion en fonction de la zone en question. Si certains endroits de l’entrepôt doivent être zonés, ils doivent être signalés par des panneaux « risque d’explosion » et « interdiction de fumer et d’utiliser une flamme nue ». Cela peut se faire notamment par une signalisation sur l’armoire et sur la porte du local. Des suggestions sur la façon d’éviter ou de limiter toute atmosphère explosive dans un entrepôt de produits chimiques et de se conformer aux règles ATEX sont présentées ci-dessous.

 

 

Dans la pratique

Si le point d’éclair est au-delà de 30 °C (10 °C au-dessus de la température de travail), il n’y a en principe aucun risque de formation d’une « atmosphère explosive ». C’est également le cas si l’atmosphère explosive est inférieure à 10 litres (mélange d’air et de vapeur/gaz/brouillard/poussière). Les méthodes visant à éviter toute atmosphère explosive peuvent consister à remplacer les liquides inflammables par des liquides ininflammables ou par des liquides à point d’éclair plus élevé. Par exemple, l’essence (point d’éclair à env. -20 °C) peut être remplacée par du kérosène (point d’éclair au-delà de 30 °C). La propagation d’une atmosphère explosive peut être limitée en utilisant des quantités moindres ou en adaptant les flux de travail afin de réduire le temps pendant lequel le liquide peut s’évaporer. Enfin, il est également possible d’éliminer l’oxygène de l’air dans les conteneurs, par exemple en insérant un gaz inerte, notamment de l’azote. Une sécurisation contre les sources d’inflammation peut être garantie en les éloignant et en écartant les équipements susceptibles de générer des étincelles ou en sécurisant contre les étincelles les équipements dans la zone concernée. Des étincelles peuvent être causées par des équipements électriques, des équipements mécaniques, de l’électricité statique, ainsi que des ondes électromagnétiques et la foudre. Il est possible de limiter les effets néfastes d’une explosion, notamment en installant dans les hottes de laboratoire présentant un risque d’explosion un écran supplémentaire devant les personnes qui y travaillent.

 

Stockage de liquides et de gaz inflammables

 Éviter toute atmosphère explosive

En cas de stockage de liquides inflammables, de bouteilles sous pression ou d’aérosols, il faut veiller à éviter la formation d’atmosphères explosives. Pour ce faire, il faut veiller à ce que les emballages soient intacts ou à ce qu’ils soient fermés aussi efficacement que les emballages intacts. Cela vaut pour les bouteilles sous pression, entre autres, dont les vannes doivent être fermées. Il convient de garder à l’esprit que les bouteilles sous pression doivent être stockées dans un entrepôt distinct. En outre, l’armoire de produits chimiques ou le local de stockage doit être ventilé pour assurer un renouvellement de l’air au moins 1 fois par heure. Un entrepôt conforme à ce qui précède ne doit pas être classé comme zone à risques d’explosion.

 

Limiter l’atmosphère explosive

Si les emballages contenant des liquides inflammables ne peuvent être complètement fermés, ils doivent être stockés dans des armoires ventilées pour garantir que la concentration de vapeurs inflammables ne dépasse pas 25 % de la limite inférieure d’explosivité. Si, en parallèle, une protection contre l’inflammation est garantie en cas de défaillance de la ventilation, l’entrepôt ne doit pas être classé comme zone à risques d’explosion.

Cette protection peut notamment consister en :

  • un générateur de secours à activation automatique qui assure une ventilation continue en cas de panne électrique ;
  • l’absence de toute source d’inflammation dans l’armoire/entrepôts, par exemple des lumières et des installations électriques ; ou
  • le débranchement automatique de l’électricité si les vapeurs dépassent 25 % de la limite inférieure d’explosivité, sauf pour le système de ventilation à l’épreuve des explosions.

Si ces mesures ou analogues ne sont pas disponibles, l’entrepôt est classé dans la zone 2.

 

Éviter les étincelles

Dans les armoires dont l’intérieur ne peut être ventilé, par exemple les réfrigérateurs et les congélateurs, les liquides inflammables doivent être stockés dans des emballages hermétiquement fermés. Les installations électriques doivent respecter les principes de protection correspondant à la zone dans laquelle se trouve l’armoire. Si des gaz et des vapeurs explosifs ne se forment que par erreur ou en cas accident, les installations électriques dans les armoires doivent satisfaire aux exigences de la zone 2. Si cela se produit plus fréquemment, elles doivent satisfaire aux exigences de la zone 1 ou 0, mais doivent tendre vers des conditions présentant la classification la plus basse possible. Quand le réfrigérateur est ouvert, la zone s’étend à la fois dans l’espace de stockage et autour de l’armoire. La structure électrique et mécanique doit dès lors respecter les principes de protection de la zone en question. Il doit toutefois toujours y avoir une aspiration spéciale au-dessus des réfrigérateurs afin qu’aucune vapeur nocive ne soit inhalée à l’ouverture (voir la section « Réfrigérateurs et congélateurs »). Des précautions similaires doivent être prises avec les congélateurs si des liquides très facilement vaporisables y sont stockés. Les réfrigérateurs et congélateurs dans lesquels sont stockés des liquides inflammables au point d’éclair inférieur à 10 °C au-dessus de la température de stockage doivent au moins être classés comme zone 2.

Exemple de zonage dans les réfrigérateurs et les congélateurs

Stockage de liquides inflammables

Point d’éclair

Réfrigérateur
(5 °C)

Congélateur (-18 °C)

p-Xylène

25 °C

Aucun**

Aucun**

Éthanol*

13 °C

Au moins comme
zone 2

Aucun**

Acétone*

-19 °C

Au moins comme
zone 2

Au moins comme
zone 2

Éther diéthylique

-45 °C

Au moins comme
zone 2

Au moins comme
zone 2

* Les mélanges avec de l’eau présentent un point d’éclair plus élevé.** En cas de panne électrique ou du thermostat, il convient d’être attentif au fait que la température peut augmenter. Le contenu doit alors pouvoir être déplacé dans une zone sécurisée contre l’explosion. Il y a lieu d’en tenir compte dans les instructions de laboratoire.

 

Transvasement de liquides inflammables

Dans les entrepôts de produits chimiques, les liquides inflammables sont souvent stockés dans de grands contenants, par ex. de 25 litres. Quand les produits chimiques doivent être utilisés, les quantités souhaitées sont transvasées dans des contenants plus petits. Le cas échéant, une option de transvasement ventilé doit être prévue, notamment une hotte de laboratoire. Le transvasement ne doit pas être opéré dans des locaux où se trouvent de grandes quantités de substances inflammables (> 800 unités de stockage).

 

Éviter toute atmosphère explosive

Une atmosphère explosive peut être évitée en utilisant en lieu et place des liquides inflammables dans des formats d’emballage que l’on utilise en laboratoire ou en remplaçant les liquides inflammables par des liquides ininflammables ou par des liquides au point d’éclair supérieur à 30 °C.

 

Limiter l’atmosphère explosive

Lors d’un transvasement de liquides, l’atmosphère explosive peut être limitée s’il est opéré dans une hotte de laboratoire. Si de petites quantités inférieures à 1 litre (moins de 0,5 min. par transvasement) sont transvasées dans une hotte de laboratoire efficace, celle-ci ne doit pas être classée comme zone à risques d’explosion.

 

Éviter les étincelles

Lors du transvasement de quantités allant jusqu’à 5 litres dans une hotte de laboratoire efficace, la hotte ne doit pas être classée comme zone à risques d’explosion si elle est sécurisée contre tout écoulement du déversement hors de la hotte de laboratoire (par exemple par un bord droit) et si elle est sécurisée en cas de défaillance de la ventilation. La protection en cas de défaillance de la ventilation (généralement une panne électrique) peut consister au raccordement de la ventilation à un système d’alimentation électrique de secours automatique, ou à l’arrêt ou à l’évitement du procédé. Alternativement, l’équipement électrique à l’intérieur de la hotte de laboratoire doit être sécurisé et en l’absence de bord droit dans la hotte, l’équipement électrique et les installations sur une certaine distance devant la hotte de laboratoire (0,5 m) doivent également être sécurisés contre les étincelles. La hotte de laboratoire et la zone située devant cette hotte doivent être classées comme zone 2. Le transvasement de liquides inflammables à partir de grands contenants, notamment de l’alcool en bidons vers des bouteilles de 1 litre, se fait à divers endroits. Un tel transvasement peut induire la formation de quantités importantes d’atmosphères explosives en l’absence d’une ventilation très puissante. En principe, le transvasement ne peut avoir lieu dans une hotte de laboratoire classique, l’espace y étant trop restreint pour manipuler un bidon. Si le transvasement est effectué vers des contenants plus petits en intérieur et hors de la hotte de laboratoire, la ventilation doit veiller à ce que la propagation de l’atmosphère explosive soit contenue à proximité du lieu de transvasement. Selon un exemple de l’agence danoise des services d’urgence, la zone située horizontalement autour du bidon à 1 m de l’ouverture et verticalement à partir du sol jusqu’à 1 m au-dessus de l’ouverture du robinet doit être classée comme zone 1. Une zone de 2 m au-delà de la zone 1 est classée comme zone 2.

 

Accidents

À l’évaluation du risque d’atmosphère explosive, il y a lieu de tenir compte des accidents éventuels. Les accidents doivent être évités autant que possible par une bonne installation, un entretien approprié de l’entrepôt et la mise à disposition de moyens de transport sûrs. Un personnel formé et des instructions de laboratoire sont également essentiels pour éviter tout accident. Si les conséquences d’un accident éventuel peuvent entraîner des blessures corporelles importantes, il convient de prévoir une sécurisation contre ces accidents, même s’ils sont rares. Il peut ainsi s’avérer nécessaire d’aménager l’entrepôt pour le stockage de liquides inflammables de façon sécurisée contre les étincelles (zone 2), bien que des accidents comme un contenant qui tombe et se casse surviendront très rarement. En outre, la préparation locale doit permettre de gérer d’éventuels accidents sous la forme d’instructions contre les accidents, de supports de collecte, de matériel d’extinction et de cours de base sur la lutte contre l’incendie et les premiers secours.

FAITS

  • Lire le livre dans son intégralité ici (uniquement en langue danoise) : pdf (hk.dk)
  • Rédigé par : Jørgen Stage Johansen, Hanne Troen et Lene Hjerrild
  • Publié par : Éditions Praxis - Nyt teknisk forlag.

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Vous êtes toujours le bienvenu pour nous contacter en cas de questions concernant ATEX.

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